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Sport et santé mentale : une synergie thérapeutique de plus en plus reconnue

  • Photo du rédacteur: Stéphanie Smadja
    Stéphanie Smadja
  • 16 juin
  • 3 min de lecture

Résumé

La santé mentale est aujourd’hui un enjeu majeur de santé publique. Dans ce contexte, l’exercice physique émerge comme une approche non médicamenteuse efficace pour la prévention et le traitement des troubles mentaux communs. Cet article propose une synthèse des résultats récents de la littérature scientifique et des politiques publiques françaises sur le lien entre activité physique et bien-être psychologique.


L’activité physique, un levier thérapeutique contre les troubles psychiques


De nombreuses études ont montré que l’activité physique régulière a des effets bénéfiques sur la santé mentale. Une méta-analyse systématique publiée dans le British Journal of Sports Medicine par Singh et al. (2023) démontre que l’exercice est 1,5 fois plus efficace que les traitements médicamenteux ou la psychothérapie pour réduire les symptômes de dépression, d’anxiété et de détresse psychologique légère à modérée.

Les mécanismes physiologiques impliqués incluent notamment :

  • une augmentation de la production de neurotransmetteurs (dopamine, sérotonine, endorphines),

  • une réduction du taux de cortisol, hormone du stress chronique,

  • une amélioration de la neuroplasticité et du fonctionnement cognitif.

Ces effets biologiques sont renforcés par des facteurs psychosociaux comme le sentiment d’accomplissement, la socialisation et la régulation émotionnelle.




Santé mentale et politique publique : un enjeu prioritaire en France

Face à l’augmentation des troubles psychiques, notamment depuis la pandémie de COVID-19, la France a désigné la santé mentale comme Grande Cause nationale en 2025. Dans ce cadre, plusieurs dispositifs ont été mis en place pour favoriser l’intégration de l’activité physique dans les parcours de soin.

Le guide “Santé mentale et activité physique” publié conjointement par le ministère des Sports et le ministère de la Santé (2025) souligne que :

« Une activité physique adaptée est aussi efficace que les antidépresseurs dans les cas de dépression légère à modérée. »

Le guide identifie également les principaux bénéfices psychosociaux de l’activité physique :

  • amélioration de l’estime de soi,

  • diminution de l’anxiété,

  • meilleure qualité du sommeil,

  • prévention des rechutes dépressives.





La question du sport de haut niveau : entre résilience et vulnérabilité

Alors que les bienfaits du sport sont bien documentés pour la population générale, le sport de haut niveau présente un double visage en matière de santé mentale. Si la pratique intensive peut renforcer la résilience, la discipline et l’estime de soi, elle est aussi associée à une prévalence élevée des troubles psychiques tels que :

  • la dépression liée à la performance,

  • le surentraînement,

  • les troubles de l’image corporelle,

  • le stress post-traumatique après blessure.

Des témoignages de sportifs professionnels comme Raphaël Poulain, Perrine Laffont ou Thierry Henry ont contribué à la levée du tabou autour de la souffrance psychologique dans le sport de haut niveau (PSSM France, 2024).

En réponse, des institutions comme le Comité International Olympique ont intégré des psychologues et préparateurs mentaux dans l’encadrement des athlètes, notamment à l’occasion des Jeux Olympiques de Paris 2024 (Le Monde, 2023).



Le sport en entreprise : outil de prévention des risques psychosociaux

 

Dans le monde du travail, l’activité physique est de plus en plus perçue comme un facteur de protection contre les risques psychosociaux. Le programme Allianz Buddy, évoqué par Le Monde (2023), a permis à plus de 700 salariés de bénéficier d’un accompagnement par des athlètes olympiques sur les questions de motivation, de gestion du stress et d’équilibre personnel.

Cette approche s’inscrit dans une dynamique plus large de qualité de vie au travail (QVT) et de prévention du burnout, notamment dans les secteurs où la sédentarité est prépondérante. Le ministère des Sports rappelle que 95 % des Français présentent un niveau d’activité physique insuffisant, avec des conséquences directes sur leur santé mentale.





Conclusion


L’ensemble des données scientifiques et des orientations politiques convergent vers un constat clair : l’activité physique est un outil de santé mentale puissant, accessible, et d’intérêt public. Sa mobilisation doit être encouragée dans tous les milieux : éducatif, professionnel, thérapeutique et urbain.

La reconnaissance de cette synergie entre corps et esprit appelle à une transformation des pratiques professionnelles, à une meilleure formation des intervenants (éducateurs sportifs, professionnels de santé), et à une politique structurelle ambitieuse, intégrant l’activité physique dans les parcours de soin et de prévention.





BIBLIOGRAPHIE - webographie


Singh, B., Olds, T., Curtis, R., Dumuid, D., Virgara, R., Watson, A., ... & Rosenbaum, S. (2023). Effectiveness of physical activity interventions for improving depression, anxiety and distress: an overview of systematic reviews. British Journal of Sports Medicine. https://doi.org/10.1136/bjsports-2022-106195

Ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, & Ministère de la Santé et de l’Accès aux soins. (2025). Guide santé mentale et activité physique. https://www.sports.gouv.fr/guide-sante-mentale-et-activite-physique-9811

PSSM France. (2024). Dossier spécial : Santé mentale et sport. https://www.pssmfrance.fr/dossier-special-sante-mentale-et-sport/

idverde. (2024). Les liens entre le sport et santé mentale. https://idverde.fr/blog/les-liens-entre-le-sport-et-sante-mentale/



 





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