Aujourd’hui quand on parle de sport ou plus précisément de fitness, on pense abdominaux, sueur mais surtout jeunesse et plastique de rêve, représentation omniprésente sur les canaux de communications modernes.
Le culte du corps parfait ou de la santé de fer est principalement véhiculé par le biais de la jeunesse, des coach sportifs ou à travers des programmes sportifs sur internet ne s’adressant qu’à une catégorie très spécifique de personne, les 16-40 ans. Période où le corps doit être au milieu de sa forme, où les programmes peuvent être encore génériques sans provoquer trop de désagrément. Ils restent tout de même déconseillés car non adaptés aux profils de chacun.
Sans compter les centaines d’applications de sport promettant un corps parfait en quelques semaines, des abdominaux apparents ou même des fessiers galbés en 20 minutes par jour, avec des publicités toujours plus attirantes mettant en scène des modèles jeunes et fringants. Le culte de la beauté, le culte de la jeunesse sont toujours les principes dominants.
Toutes ces communications faisant rêver notre jeunesse comptent un absent dans leur cible, les seniors !
Alors qu’ils représentent 53% (+ de 50 ans) à pratiquer une activité physique, qu’elle soit régulière tout au long de l’année ou seulement « par moments ». Ils sont même près de 2,2 millions à détenir une licence sportive, ce qui représente 18 % de l’ensemble des licenciés. Parmi leurs activités favorites, citons le vélo, puis la randonnée pédestre et la natation.
Dommage qu’ils ne soient que très peu représentés dans la communication.
Selon l’OMS les bienfaits du sport chez les personnes âgées (+ de 65 ans) sont multiples : plus faible taux de mortalité toutes causes confondues, cardiopathies coronariennes, hypertension artérielle, accidents vasculaires cérébraux, diabète de type 2, cancer du côlon et du sein, amélioration des capacités cardio respiratoires et musculaires, une masse corporelle et une répartition des tissus plus saines ; Sans compter les effets bénéfiques pour le mental.
Les chiffres déclarent que moins d’un senior sur deux pratiquerait régulièrement un sport.
En revanche, nous avons que ces profils nécessitent plus d’investissements théoriques et pratiques, de rigueur et d’attention.
Alors les éducateurs sportifs ne devraient-ils pas plus communiquer auprès des seniors ?
Les communications sont multiples et l’information se propage vite : « Viens rejoindre notre salle de sport place de la Concorde et dépasses toi avec nos coachs » pourrait être une notification que vous recevez après avoir visité un site de recettes de gâteaux, ou si votre personnalité préférée sur Instagram se met soudainement à aller dans une salle de sport pour en faire la promotion, comme c’est la tendance actuelle. En bref, si vous êtes connectés et que vous ne faites pas de sport, ce n’est pas par manque d’informations mais par choix.
On ne peut pas en dire autant pour les personnes âgées qui sont moins réceptifs, moins connectés et pour qui la notion de notifications poussives n’est pas claire car encore une fois, ils ne représentent pas le coeur de cible et ne se sentent pas concernés par ces incitations.
C’est indéniable, l’accès à l’information que nous avons aujourd’hui est immense, rapide et intrusive parfois. N’oublions pas que cela reste récent, nos seniors d’aujourd’hui n’ont jamais connus cette surinformation qu’il faut apprendre à gérer et trier. Il est donc nécessaire de communiquer différemment avec eux.
Remontons un peu le temps, si vous vouliez faire du sport (de la bonne manière) il fallait le vouloir car les bénéfices n’étaient pas encore tout à fait précis. Sans parler du temps où les cigarettes étaient recommandées par les médecins comme complément bien-être, la notion de santé n’était pas vraiment très limpide…c’est le moins que l’on puisse dire.
Le sport restait une discipline élitiste et masculine.
De par ce constat, on pourrait alors conclure que les seniors n’avaient pas l’attrait du sport par manque d’informations ? mais ce serait oublier la naissance du sport grand public qui eut lieu dans les années 80 grâce au gouvernement Français.
En 1980, la ministre Françoise Giroud publie un rapport qui encourage le sport chez les femmes. Elle ouvrira la discipline au VRAI grand public, s’ensuivra l’arrivée de la Gym Tonic. Une émission télévisuelle qui en moins d’une heure chaque dimanche donnait accès, depuis chez vous, à un cours d’aérobic haut en couleurs et plein d’entrain, présenté par les iconiques animatrices Véronique et Davina qui donnaient enfin une image neuve et accessible du sport. Plus besoin d’être un ancien militaire, ou même un bodybuilder pour s’inscrire dans un club sportif, non le sport était partout, pour tous.
Le constat de départ reste donc mitigé, on ne peut pas dire que le sport et ses bénéfices leurs ont toujours étaient méconnus. Le sport est accessible pour tout le monde, et ils le savent.
Nous pouvons penser que les coachs sportifs ne communiquent pas assez vers les seniors, pourtant le développement de la notion du sport santé prend de plus plus son sens et les éducateurs sportifs le savent.
Les seniors sont des profils plus fragiles qui nécessitent des connaissances théoriques et pratiques importantes. Les seniors demandent une pratique adaptée pour l’amélioration de leur santé, la demande est plus qu’omniprésente et, malheureusement le nombre de coach sportif en capacité d’y répondre est encore trop faible.
Notre école a compris cette problématique et forme des éducateurs sportifs sport-santé, c’est pourquoi en complément du BPJEPS Activités de la Forme, orienté déjà volontairement santé, nous proposons une certification spécifique, aujourd’hui incontournable, pour rentrer dans le dispositif sport santé bien être. Cette spécialisation est encore trop peu délivrée dans la région certainement par manque d’information. Pourtant l’objectif majeur est de monter en compétence des coach sportifs pour qu’ils soient agréés.
La Certification de Spécialisation Animation et Maintien de l’Autonomie de la Personne possède de multiples bénéfices, vous aurez les compétences adéquates pour faire pratiquer du sport à des profils spécifiques pouvant souffrir de maladies telles que, par exemple, l’obésité.
En France, selon l’OMS, l’obésité concerne 17% des adultes et, chez les enfants, 16% des garçons et 18% des filles : des chiffres à peu près stables depuis une dizaine d’années.
Pour vous donner des perspectives, le ministère de la Santé a lancé un plan Priorité prévention en 2018, avec notamment l'ambition de réduire en France le fardeau du surpoids, de l’obésité et des maladies chroniques évitables comme le diabète de type 2. Il a fixé plusieurs objectifs à atteindre d’ici 2023, parmi lesquels :
diminuer de 15 % l’obésité et stabiliser le surpoids chez les adultes
diminuer de 20% le surpoids et l’obésité chez les enfants et les adolescents
Objectif, une prise en charge globale et personnalisée des patients, prenant en compte les complications associées à leur obésité ainsi que les dimensions comportementales et environnementales, est nécessaire.
Le patient doit être accompagné pendant plusieurs années par une équipe pluridisciplinaire. L’activité physique en est un élément incontournable.
Les éducateurs sportifs doivent continuer de se former tout au long de leur vie au même titre que les professions de santé. Le CS AMAP répond à une vraie demande. Nous travaillons avec des groupes d’EHPAD depuis plusieurs années et pour vous donner une idée, durant le confinement nos élèves ont fait des animations sportives adaptées en visioconférence de webcam à webcam auprès des résidents, et devinez ? Ça a fait un carton!
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